Boulevard des Capucines
Ton nom qui tout là-haut scintille
Est le même que le mien
C'est l'Olympia qui célèbre
Ton étoile qui là-haut s'élève
Et je vis ton succès de loin
Sur scène, tu es le centre
La foule aimante vacille
J'observe, lorsque tu chantes
Que brillent les yeux des filles
Je n'approcherai pas les loges
Où l'on te couvre d'amitié et d'éloges
Car la pudeur me le défend
De loin, tu sembles fort et grave
Plus que les garcons de ton âge
Comme lorsque tu étais enfant
Rue Caumartin, je te guette
Et l'appréhension me vide
Tous ces regrets douloureux
Me rongent comme l'acide
Je te demande par cette lettre, mon garcon
De m'accorder ton pardon
Tu sais quelle connerie ma jeunesse
Mon silence
Quelle erreur
Quelle perte de temps
Si je n'ai pas su te dire à temps
Que je pensais à toi, tout le temps
Mon guerrier, mon roi, mon petit prince
Épris de femmes et de vie légère
J'ai tant aimé, je suis sincère
L'étreinte de la liberté
Ni mari, ni père et volage
Courant d'air et de passage
Sauras-tu me regarder?
Mais tu ignores mes signes
Toi, mon cruel funambule
Alors je crache ces lignes
Fracassé et somnambule
Je te demande par cette lettre, mon garcon
De m'accorder ton pardon
Tu sais, quelle atrocité, cette guerre
Mon départ
Quelle erreur
Quelle perte de temps
Si je n'ai pas su te dire à temps
Que tu m'as manqué tout le temps
Mon guerrier, mon roi, mon petit prince
Mon petit prince
Pardon