Sous cette pleine lune alors que le vent s'acharne sur les fenêtres
Et que l'ombre du vieux hêtre se projette sur la peinture qui s'émiette
Du silence de ces combles que comble le bruit de la pluie
Au grincement de ces ongles au son duquel la paix s'enfuit
Au beau milieu de la nuit quand Morphée s'est fait la belle
Je l'imagine en compagnie de ces visages dont je me rappelle
Châtiment nocturne dans la lignée du lycanthrope
Sous les anneaux de Saturne et loin du soleil de Saint Trop
Et entre autres c'est cette torture qui te fait grandir
Pour gravir cette bordure puis ce tas d'ordure il nous faut croire en l'avenir
On lutte contre l'hémorragie qui régit ce monde tragique
Apologie d'une nostalgie qui agit comme un antalgique
Même sans lampe magique on s'agite pour faire entendre nos vœux
Mais le temps n'est pas un cycle même lui ne fait pas ce qu'il veut
Et ainsi nous recyclons les mêmes images en se lamentant
C'est jamais vraiment pour les bonnes raisons qu'on nous entend
Fantômes du passé qui ne squattent pas que le grenier
Et vu cette horloge cassée des centaines d'heures non égrenées
Des souvenirs qu'on a reniés dont la présence se fait sentir
Car c'est en maître qu'ils régnaient avant qu'on les fasse sortir
Décors enfin en place sur ce beat on fait main basse
Puis table rase un groupuscule dans l'ombre même sans mot de passe
Dont le nombre reste flou tout comme ces spectres autour de nous
Qui nous ramène à une époque où les chiens étaient des loups
Et les gens sains étaient des fous avec des sourires tellement doux
Qu'on avait besoin en fait que d'eux pour pouvoir tenir debout
Mais tout ça paraît loin plus de visuel sur mes fantasmes
Juste la présence volatile et sensorielle d'un ectoplasme
Le souffle court comme pris d'asthme on se réfugie dans le sarcasme
Un touché d'or comme Midas mais des remords à chaque case
Maudis plus que bénis simple pion sur un plateau
Et vu l'ambiance pleine de déni c'est une partie de Cluedo
Privés des réminiscences auquel on pense depuis l'enfance
C'est les images d'une adolescence perdue qui nous offense
En lutte contre ce mirage plus de cartes à se défausser
Retour à la case départ sans même s'en offenser
Fantômes du passé qui ne squattent pas que le grenier
Et vu cette horloge cassée des centaines d'heures non égrenées
Des souvenirs qu'on a reniés dont la présence se fait sentir
Car c'est en maître qu'ils régnaient avant qu'on les fasse sortir