Sait-on jamais qui chante à travers nos chansons
J'entends que d'autres voix se mêlent à la mienne
Je les reconnais mal ensemble elles me viennent
Comme un torrent secret l'hiver sous les glaçons
Tout en moi se confond l'amour le romarin
Les rêves égarés au plus bleu des calanques
Les bouts effilochés des phrases qui me manquent
Et vos voix dans ma voix qui frayent leur chemin
Je voudrais que les mots pour une fois pareils
À de simples enfants disent tout ce qu'ils sentent
Qu'ils soient de vous à moi des caresses qui chantent
Des étreintes volées au plus chaud du soleil
La vie comme le temps je sais nous fait défaut
Et les mots les plus beaux nous trouvent insensibles
Mais je veux clamer haut malgré tant d'impossible
Que la vie vaut le coup de vivre ce qu'il faut
Même si j'ai gardé l'accent que vous savez
J'ai le cœur et le corps plantés dans cette terre
Je sens battre en mon sang le sang de ses rivières
Et sourdre au fond de moi ses cris de liberté
Je les entends monter dans moi comme à l'envers
D'un printemps dont le ciel confond l'appartenance
Si je parle de neige à mes plages d'enfance
J'ai des soleils à dire à mon pays d'hiver