La pluie au vent qui se répand
Est mon rire qui pleure d'elle
S'en sont allées les hirondelles
Au temps qui rit au temps qui ment
La pluie au vent me souvient d'elle
Les doigts mouillés des arbres nus
Sont mes mains vides qui se tendent
Oh la douleur que le froid scande
À ma fenêtre en cris pointus
Les doigts mouillés de mon offrande
Vous qui passez sur le chemin
Où ses pas sont des feuilles mortes
Ne cherchez pas ce que transporte
Ce filet de boue et de rien
Vous passez devant sa porte
À bâtir de fausses saisons
On cueille fleurs d'indifférence
Et chaque instant de son silence
Évoque l'eau des jours sans fond
À bâtir les murs de l'absence
Séchez les rues et les trottoirs
Que s'efface la trace d'elle
Sont revenues les hirondelles
Blessées mourir en ce miroir
La pluie qui n'est plus me meurt d'elle