Assis près de la fenêtre donnant sur la cour
Je suis seul et c'est la fête de mon premier jour
Aujourd'hui j'ai l'habitude après tant d'années
Car pour moi la solitude c'est vivre au passé
J'ai mémoire d'une tante qui venait chez-nous
M'offrir des sucres de menthe avec Marie-Lou
Marie-lou c'est la cousine que je préférais
C'était mon cadeau intime rubanné de soie
Y'avait l'oncle Diogène qui faisait deux noeuds
Autour d'un mouchoir de cennes en m'clignant des yeux
J'avais le geste rapide mais mon oncle aussi
Questionnait d'un oeil avide qu'est ce qu'on dit merci
Alors je croquais mes menthes en comptant mes sous
Pendant que l'oncle et la tante cherchaient Marie-Lou
Marie-Lou c'est la cousine que je préférais
C'était mon cadeau intime rubanné de soie
Marie-Lou collait sa bouche contre les carreaux
Sur des nuages de souffle m'écrivait des mots
Des mots qu'ici je résume puisqu'image vaut
Dix mille petits coeurs de brume au chassis d'en-haut
Assis près de ma fenêtre donnant sur la cour
Je suis seul et c'est la fête de mon premier jour
J'offre mon cadeau intime devenu chanson
À Marie-Lou ma cousine, souffle de bonbons
À Marie-Lou ma cousine, souffle de bonbons
plume latraverse (1977)