Comme ils nous regardaient, les gens.Nous, on ne voyait pas les gens.Pour nous, ils étaient transparents.On ignorait les gens.On était seuls au monde.Comme ils étaient pressés, les gens,Mais nous, on flânait en rêvant.Un soleil éclatantInondait notre monde...Comme ils étaient tristes, les gensCar ils ne savaient pas, les gens,Que des fleurs couvraient les pavés,Que le printemps naissaitEn plein c ur de l'automne.Comme ils étaient surpris, les gens,Peut-être un peu jaloux, les gens,Des amants qui disaient "toujours"Et qui parlaient d'amourSans s'occuper des gens.Comme ils nous regardaient, les gens.Nous, en ne voyait pas les gens,On se regardait dans les yeux.C'était vertigineux.C'était le grand naufrage.Ils étaient fascinés, les gens.Ils n'avaient jamais vu, les gens,Une telle folie, de tels amants,De tels indifférentsAux gens et à leur âge.Comme ils étaient drôles, les gens.Comme ils baissaient les yeux, les gens,Quand, tous deux, on s'est enlacé,Quand on s'est embrasséEn se disant "Je t'aime".Comme ils étaient pressés, les gens,Mais ils se retournaient, les gens,Pour voir encore ces deux amantsQui s'aimaient tellementA faire rêver les gens.Comme ils nous regardaient, les gens.Nous on ne voyait pas les gens.Comme ils étaient pressés, les gens.Nous on ne voyait pas les gens.Comme ils se retournaient, les gensNous on ne voyait pas les gens...