Je me dis parfois vous mes frères
Qui êtes si bien alignés
A vous rejoindre au cimetière
Je vais devoir me résigner
Vous qui demeurez calmement
A l'ombre de notre mémoire
A l'abri de bien des tourments
De la peine et du désespoir
Vous qui reposer innombrables
Au dernier soir du premier jour
Une simple poignée de sable
Vous a recouvert pour toujours
Vous qui n'avez plus jamais faim
Vous qui n'aurez plus jamais soif
Votre félicité sans fin
Semble épouser mon épitaphe :
"Heureux qui ne craint pas la mort
L'amour alors peut lui sourire
Il faut reconnaître ses tords
Il faut aussi savoir mourir"
Sous le gazon voici la neige
Sous les pavés voici la plage
Sous la beauté toujours le piège
Derrière le masque le visage