Madame : Jean-Sébastien, tu m'exaspères, cesse de taper sur ce clavecin
Monsieur : Mais, ma chérie, je n'y peux rien !
Madame : Pourquoi ?
Monsieur : Parce que j'ai promis
De livrer demain
Le prélude en mi
Car on a besoin
De cet argent pour payer le loyer,
Depuis que tu ne veux plus travailler
Madame : Mais enfin, Jean-Sébastien
Comment pourrais-je travailler avec ma bronchite chronique
Et mes rhumatismes,
Ça fait des années que je te dis
Que le climat de Wesphalie
Ne me réussit pas du tout,
Si tu pouvais gagner des sous,
On irait en Floride
Passer l'hiver,
Mais bien sur,
C'est comme si je parlais
Devant un mur !
Monsieur : Mais enfin, ma chérie, comprends moi !
Madame : Jean-Sébastien, tu m'exaspères,
Cesse de taper sur ce clavecin
Oh ! Je sens que je vais faire une crise de nerfs
Monsieur : Mais ma chérie, tu exagères
Pense à notre pain quotidien
Et à nos 20 enfants
Et à nos petits enfants
Ce n'est pas d'ma faute
Si je n'arrive pas à trouver un style qui soit commercial
Tu comprends, ma musique c'est trop compliqué !
Madame : Si tu faisais de l'argent
Je pourrais m'acheter un vison
La femme de Haendel
Vient de s'en acheter un noir superbe
Monsieur : Oui mais Haendel a eu la chance
De se trouver un bon agent de publicité
Alors que moi, je dois me débrouiller tout seul dans ce métier
Madame : Pourquoi n'écris-tu pas une comédie musicale
Quelque chose qui << swingue >>
Qui soit vraiment original
Monsieur : Oui mais le plus dur
C'est de trouver un jour quelqu'un qui me << back >>,
Alors peut-être, si j'ai d'la chance, sur Broadway
On affichera le nom de Jean-Sébastien Bach.