C'est une femme aux cheveux blancs
Qui m'apprit à marcher
C'est un ami tout en allant
Qui m'apprit à parler
C'est un poète, un grand savant
Qui m'apprit à chanter
Une colombe sur un banc
M'y apprit à aimer
Et c'est pourquoi France ma douce
De Marseille à Calais
Et c'est pourquoi France ma douce
M'est douce à regarder
Un prêtre, un marchand de bon Dieu
Nous avait mariés
Un gendarme, un grand fesse-mathieu
Est venu me chercher
Un adjudant, la poudre aux yeux
M'y apprit à tirer
Et c'est ainsi que j'ai tué
L'oiseau blanc que j'aimais
Et c'est pourquoi France ma douce
De Marseille à Calais
Et c'est pourquoi France ma douce
M'est triste à en pleurer
Vienne le jour où tous ces gens
Qui ont tout abîmé
Iront prendre, les pieds devant,
Un repos bien gagné
Et peut-être alors pourrons-nous
Repartir à Senlis
Pour y cueillir le guilledou
Et le temps des cerises ?
Et c'est alors que France ma douce
De Marseille à Calais
Et c'est alors que France ma douce
Sera douce à aimer