DEUX HEURES DU MATIN
Tire sur toi la nuit
Cache misère couvre-lit
Tire sur toi l'ivresse
Cache douleur cache tendresse
Peut-être qu'un secret se cache
Derrière l'ivrogne qui rabâche
Dans les sanglots du saxophone
Derrière le comptoir ou près du téléphone
À deux heures du matin
On n'attendait plus rien
À trois heures du matin
Le dernier verre de vin
À quatre heures du matin
La porte s'ouvre enfin
Et tu crois tenir le bon dieu
Dans le creux de ta main
Laisse passer le temps
Ronge chagrin , ronge cadran
Laisse fuir les secondes
Ronge projet dévore monde
Peut-être qu'un secret s'efface
Derrière tes paupières lasses
Dans la poussière dans la sciure
La lettre d'amour que l'on jette aux ordures
À deux heures du matin
On n'attendait plus rien
À trois heures du matin
Le dernier verre de vin
À quatre heures du matin
La porte s'ouvre enfin
Et tu crois tenir le bon dieu
Dans le creux de ta main
Invente la folie
Demain s'arrête et fait crédit
Délivre tes chimères
Mange raison mange salaire
Peut-être qu'un secret s'envole
Dans la fumée dans les paroles
Dans ton vertige dans ton emphase
Dans ton effort pour finir tes pauvres phrases
À deux heures du matin
On n'attendait plus rien
À trois heures du matin
Le dernier verre de vin
À quatre heures du matin
La porte s'ouvre enfin
Et tu crois tenir le bon dieu
Dans le creux de ta main