À l'heure qu'il est
T'as peut-être marié une étrangère
Dans un de tes voyages d'affaires
Et puis, qui sait
Y a peut-être au fond d'une pouponnière
Un p'tit bonhomme dont tu es l'père
À l'heure qu'il est
T'as peut-être un chalet en campagne
Dans une forêt, sur une montagne
Où ta famille t'accompagne
Plus j'pense à toi, plus tu t'éloignes
À l'heure qu'il est
T'es peut-être au lit collé sur elle
En train d'visiter ses dentelles
Et puis, qui sait
T'as peut-être des cheveux gris sur les tempes
J'la vois d'ici qui t'complimente
À l'heure qu'il est
Y est peut-être temps que je comprenne
Qu'il faut que j'accepte ma peine
Qu'il faut que j'avance et que j'la traîne
Faut pas qu'j'attende que tu reviennes
Mais, à l'heure qu'il est
T'es peut-être en train d'faire tes valises
Peut-être que ta femme te méprise
Et puis, qui sait
À force de t'avoir à leurs trousses
Peut-être qu'y a des jupons qui s'retroussent
À l'heure qu'il est
Comment ça s'fait que j'suis jalouse
Ça fait dix ans qu'j'ai les yeux rouges
Mais quel plaisir est-ce que j'peux prendre
À rien savoir, à tout prétendre
À l'heure qu'il est
T'as peut-être pas calmé tes colères
T'es peut-être assis devant ta bière
En train de secouer la salière
En regardant ta vie s'défaire
À l'heure qu'il est
J'ai cette dernière hypothèse
Peut-être que tu viens d'quitter ta chaise
Et puis qui sait
Peut-être que tu viens d'ouvrir la porte
Peut-être qu'la raison pour que tu sortes
C'est que t'en peux plus
Ça fait peut-être dix ans qu't'hésites
Dix appartements que t'habites
En sachant bien qu'un jour ou l'autre
Tu reviendras vivre dans le nôtre