Tu es né au mois d'août
1900... j'sais plus quoi
T'as fêté tes deux mois
Sous quelques arbres roux
À quatre ans, bottes aux pieds
Et long foulard au cou
Bien couvert jusqu'aux joues
Tu t'en allais glisser
Sur des bouts de carton
Ou des traîneaux de bois
Bravant tous les grands froids
De la morte saison
À en user la neige
À force de friction
Répétant ton manège
Jusqu'au dernier flocon
Bientôt, mai se pointait
Tu étais devenu grand
Bientôt tu traversais
Ton trentième printemps
Et sur ton crâne d'homme
Malgré soleil et sueur
C'était déjà l'automne
Et tombait avant l'heure
Ta chevelure infidèle
Ta chevelure amoureuse
De ton peigne fou d'elle
De ton peigne aux dents creuses
Voilà qu'il était loin
L'enfant emmitouflé
Le valeureux gamin
Des collines enneigées