Vivent les temps mécaniques
Prends tes claques et tes cliques
Les roses peuvent faner
Dans le coeur électronique
Ça bat pas comm' la musique
Qui battait dans l' sablier
Mozart pour faire ses trilles
N'avait ni stylo à bille
Ni plume sergent major
Quand il voulait une plume
Il plumait dans le costume
D'un' oie qui passait dehors
Vivent les temps atomiques,
Brûle tes vieilles reliques,
Le soleil peut s'en aller.
Tous les chagrins qu'on empile,
Se mettront dans une pile,
Pour chauffer tout mon quartier.
L'écrivain nommé Voltaire,
N'avait pas de frigidaire
Ni même d'électricité
Quand il voulait de la glace,
Il attendait qu'hiver passe
Avec son cheval glacé.
Vivent les temps fantastiques,
Prends la route astronomique,
Sans jamais te retourner.
Si ta faim gêne ta course,
Arrête au " resto " grande Ourse
Qu' est ouvert toute l'année.
Fini le vagabondage,
La mer s'est mise en chômage,
Les bateaux peuvent flâner.
Pour aller en Amérique
Prends l'oiseau mélancolique
Qui ne chantera jamais.
Viennent les temps chimériques
Et l'automne mécanique
Avec ses cheveux défaits
Je ne connais qu'un royaume,
C'est celui de mes fantômes
Qui ne parleront jamais.
Si ma voix microsillonne
Cette chanson monotone,
C'est qu'elle est emprisonnée.
Ouvre-lui vite ta porte
Et que le diable remporte
Ma chanson mécanisée...