On ne voit en passant
Par les Landes désertes
Vrai Sahara français
Poudré de sable blanc
Surgir de l'herbe sèche
Et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin
Avec sa plaie au flanc
Car, pour lui dérober
Ses larmes de résine
L'homme, avare bourreau
De la création
Qui ne vit qu'aux dépens
De ceux qu'il assassine
Dans son tronc douloureux
Ouvre un large sillon
Sans regretter son sang
Qui coule goutte à goutte
Le pin verse son baume
Et sa sève qui bout
Et se tient toujours droit
Sur le bord de la route
Comme un soldat blessé
Qui veut mourir debout
Le poète est ainsi
Dans les Landes du monde
Lorsqu'il est sans blessure
Il garde son trésor
Il faut qu'il ait au cœur
Une entaille profonde
Pour épancher ses vers
Divines larmes d'or
Le poète est ainsi
Dans les Landes du monde
Lorsqu'il est sans blessure
Il garde son trésor
Il faut qu'il ait au cœur
Une entaille profonde
Pour épancher ses vers
Divines larmes d'or
Le poète est ainsi
Dans les Landes du monde
Lorsqu'il est sans blessure
Il garde son trésor
Il faut qu'il ait au cœur
Une entaille profonde
Pour épancher ses vers
Divines larmes d'or