Dans cette chambre fatiguée
Je la regarde se faire les ongles
Le jour se traine jusqu'au volets
Et s'amuse à créer des ombres
J'entends la sirène d'un cargo
Qui fait vibrer tous les murs sales
Ma main se glisse jusqu'à sa peau
Mes sensations sont animales
Sa peau et moite et bien salée
Ses hanches se perdent sous les draps
Voyage sans issue
Voyage dans l'inconnue
Voyage à mon insu
Voyage dans l'inconnue
Mon corps veut encore se caler
Au creux de ses cuisses de ses bras
Tous les bruits de la rue s'évadent
Dès que nos heures se font scandaleuses
Ma créole devient une naïade
Voyage sans issue
Voyage dans l'inconnue
Voyage à mon insu
Voyage dans l'inconnue
Quand nos vagues de désirs se creusent
Dans ce lit devenu radeau
Je m'attends à toutes les tempêtes
Je me défoule dans ses flots
Entre ses seins qui me tiennent tête
Sa toison est ma terre d'accueil
Un îlot auquel je m'attache
Sa bouche est une fleur d'orgueil
Qui me dévore et me recrache