Tout a déjà été dit
Tout a déjà été fait
Tout est déjà écrit
Déjà couché sur le papier
Tant de mots de génie, si longtemps avant moi
Ont déjà trop bien décrit les maux et les émois
De nos contemporains
Et j'ai bien peur camarade
Qu'il ne reste plus rien à dire qui n'te paraîtra fade
Et tous les Boris et les Georges qui ont tant de fois dépeint
Ce dont l'humanité regorge, du sombre con au crétin
Ont piqué toutes les rimes, les jeux de mots et la grâce
Ne laissant pour moi qui trime que quelques miettes quelques traces
Quelques histoires d'occases, des nouveautés dépassées
Des calembours un peu nazes et des refrains réchauffés
1-2-3, hey
Et à chaque tentative si je saisis mon stylo
Je reste dans l'expectative et il n'en sort pas un mot
Des pages et des pages entières s'accumulent dans les corbeilles
Il n'y a jamais de quoi être fier
De quoi perdre le sommeil
Et je maudis tous ces Maudis qui comme ôté de ma bouche
N'ont que trop bien défini ce qui m'écoeure et c'qui me touche
Mais si le vers est en carafe, faut-il le tirebouchonner
Faut-il peigner la girafe ou regarder le train passer
Quand les penseurs bien en place organisent des causeries
Faudrait voir à faire l'impasse sur leurs sombres conneries
Quand les mots sont en ballade sur des chemins buissonniers
C'est que la vérité s'étale sur les pages d'écoliers
C'est que la vérité s'étale sur les pages d'écoliers