Victor Hugo ainsi pense
Pense t'il vrai ?
Je croyais que l'existence
L'homme la crée
C'est lui qui en choisit l'encre
L'encre ou la craie
Mais devant cette sentence
Comme un secret
Je redoute d'être un cancre
Sur le sujet
L'homme ne serait qu'outil
Téléguidé
Pour forger ses tragédies
Ou ses succès ?
Le monde n'est pas gentil
De décider
Sans nous laisser un crédit
De liberté
Il est vrai que la science
Tous ces progrès
Semblent contenir d'avance
Leurs simagrées
Ainsi, l'or noir de l'essence
Noir de fumée
Où les poumons de l'enfance
Vont s'enfermer
Il est vrai que chaque geste
A son revers
Que l'endroit où il se jette
Vaille l'envers
L'homme exécute des ordres
Qu'il croyait doux
Alors que c'est pour le mordre,
Un point c'est tout !
Pourquoi donc est-il la cible
Ce cœur qui bat
Dans ce monde irrépressible
Où tout se bat
Nos modernes phénomènes
Ecrans, voitures étaient écrits dans les gênes
Des temps obscurs
Est-ce ainsi que Victor pense
Nous apaiser
- Les évènements dépensent
Les hommes paient -
Tiens je m'en vais vous citer
Un autre phare
Une autre phrase
Qui m'a marqué
Mallarmé a décidé
Que jamais un coup de dés
N'abolira le hasard
J'entrevis la vérité
Qui fila comme un lézard
A propos de ce hasard
Il me vient un autre mot
Un mot qui pèse son poids
Un ami m'a dit tantôt :
- Le hasard est une loi
Qui voyage incognito-
Allez, à une autre fois
Qui le veut me contredit
J'ai la phrase Audiberti :
-<< Je ne suis pas de mon avis >>-
Les mots jouent à mains nues
Sur des lieux inédits
Et beaucoup d'inconnus
Sont de proches amis