Quand je revois le reflet de ma moi du passé
Celle qui tenait debout et savait avancer
Je cherche les prémices de l'effondrement
(Les rimes, c'est pour l'apitoiement)
C'était comme dans les films, dans les livres
C'était se sentir vide, se sentir ivre
C'était porter une enclume à chaque instant
C'était coller au lit par écoeurement
C'est comme une nouvelle colocataire
Qui cohabite sans rien faire
Elle paie pas le loyer, t'empêche de travailler
Et c'est elle qui te tient éveillée
Elle chuchote constamment
Puis la nuit s'emplit de ses hurlements
Tu répète que tu ne l'as pas invitée
Mais elle, elle veut te faire déménager
Elle dessine à l'encre rouge
Elle coupe, creuse à la gouge
Tout ce que tu ne sais plus dire
Elle grave des motifs pour te faire partir
Elle brûle, elle enfle, elle explose
Mais personne ne comprend quand elle cause
Elle te dit de qui te méfier, de qui douter
Et va cacher ceux qui essaient juste de t'aimer
Elle souffle ta vie comme un pissenlit
Tu ne sais plus faire que ce qu'elle dit
Elle ordonne, demande, et se répète
Et elle se moque quand elle voit ta tête
Regarde dans le miroir, est-ce la fièvre
Qui sculpte au burin un sourire sur tes lèvres?
Personne ne peut y croire, et pourtant
Personne ne te demande comment tu te sens
Les chansons que tu écoutes parlent de masque
Et l'écho de son rire résonne dans ton casque
Tu demandes à sortir, elle te retient
Tu demandes à rester, avec son sourire en coin
Tu t'excuse, elle abuse
Elle ruse, elle t'use
Tu es rongée de l'intérieur
Par cette serial killer
Tu déménageras dans une heure