Et un jour il s'est dit
Ma voix ne compte pas
Ma voix ne compte plus
Je ne voterai pas
Je ne m'engagerai plus
À aimer ceux que j'aime
À quoi bon rechercher
À inventer ma vie
Parce qu'un jour il a cru
Qu'on ne l'aimait pas
Que le sens d'un refus
C'est qu'on ne l'aimait plus
Meme que peut-etre
On ne l'avait jamais aimé
Ce jour-là il a cru
Et il est resté là
Avec le ventre mou
Avec le ventre plat
Ne créant plus de ses mains
N'érigeant plus son torse
Négligeant son destin
Rever de toutes ses forces
Il est parti sur la plus haute branche
Un aigle perché en indifférence
Il a dansé toutes ces nuits en silence
Oubliant que l'oubli est une offense
Et un jour il s'est pris
Dans les yeux d'un miroir
Seul en pleine rue
Le mal de sa mémoire
Son amour évolue
L'a quitté naguère
Lui, sillonnant d'une gueule
De naufragé vaincu
Un cœur à débrider
Sous une voix ténue
Un mal à respirer
À trop trop s'etre tu
Un pas d'homme enlevé
Le pas d'un homme qui masque
Ses crevasses d'amour
Délaissées et décues
Un homme qui n'entend plus
Le berceau de son cœur
Tellement qu'il n'y tient plus
Au parfum du bonheur
Mais parfois l'entend-t-il ?
La mélopée docile
Qui rappelle à sa vie
L'étendue de son cœur
Il est parti sur la plus haute branche
Un aigle perché en indifférence
Il a dansé toutes ces nuits en silence
Oubliant que l'oubli est une offense
Ce jour est venu
Celui du mois d'hiver
Celui jamais voulu
De l'etre aimé
Que l'on perd