J'ai tellement de choses à dire
Mais jamais on ne m'entend
Tellement d'choses à écrire
Mais jamais on ne comprend
Comme tous les soirs le monde entier s'éteint
Il fait noir il est déjà tard et l'insomnie me guette
Au fil du temps, tu sais, j'ai juste appris à faire avec
Dans la nuit, j'écris sans crier pour exorciser mes pensées
J'suis fatiguée patron
Fatiguée d'c'qui n'arrivera jamais
J'aimais croire à des tas de belles histoires
J'aimais m'voir sur scène, la fierté dans les yeux d'ceux qu'j'aime
Mais j'ai toujours vu que de la haine, j'ai d'la peine
J'suis fatiguée patron
J'suis fatiguée d'cette vie où c'est marche ou crève quitte à enterrer ses rêves
Rêves partis
Donc rave party
Cette nuit dans le miroir je ne vois qu'une ombre
Une heure, deux heures et je sombre
Je ne me reconnais plus très bien
J'aurais juste voulu devenir quelqu'un
Cette nuit dans le miroir je ne vois qu'une ombre
Une heure, deux heures et je sombre
Oh, rendors-toi, il est si tard
Et réveille-toi, tu seras jamais rockstar
J'ai des valises sous les yeux, c'est pas pour autant qu'j'pars en vacances
J'prends des pilules à défaut d'me la dorer pour tenir la distance
L'échec est mon coloc avec le tic toc de l'horloge
Et quand tard la nuit ma joue est gelée mon oreiller est trempé
J'me dis qu'j'me suis peut-être trompée, statut d'artiste ratée
Statue dans le musée des oeuvres inachevées
Peut-être que j'suis juste pas faite pour la vie de bohème, que j'devrais faire comme tous les autres et lâcher mes Poèmes
Toutes les nuits c'est pareil, elles sont toutes sans sommeil, chaque fois j'tombe dans les tranchées creusées sous mes Yeux, j'fais jamais bien car j'veux toujours faire mieux
J'ai l'impression d'partir à la guerre avec un pot de fleurs dans lequel j'aurais planté les graines de ma haine, j'ai peur
Trois heures, mon regard vide s'perd sur mon plafond terne, si ça s'trouve c'est lui qui me fixe en pensant à ses Problèmes
J'suis à bout, au bout du rouleau de sopalin qui sèche mes larmes, dans ma tête cet incessant vacarme, j'ai le vague à l'âme, un visage à larmes
Cette nuit dans le miroir je ne vois qu'une ombre
Quatre heures, cinq heures, et je sombre
Je ne me reconnais plus très bien
J'aurais juste voulu devenir quelqu'un
Cette nuit dans le miroir je ne vois qu'une ombre
Quatre heures, cinq heures, et je sombre
Oh, rendors-toi, il est si tard
Et réveille-toi, tu seras jamais rockstar
J'voudrais vous confier qu'des fois seule dans ma douche
J'ai l'air louche, j'me vois parler d'ma musique à un public médusé
Parler d'mes influences, d'mes peurs et d'mon succès
J'réponds à des questions d'une fausse interview
Comme un fou qui s'parle seul dans sa camisole
Ma musique parfois m'isole, parfois j'veux partir, abandonner
Mais la clé de sol sur mon poignet m'rappelle pourquoi je n'arrête pas d'rêver,
Pourquoi j'n'arrête pas d'rêver
Certains jours j'me lève, j'me vois parcourir le monde
Et certains jours je crève, j'me dis que l'attente est trop longue
Et que si la Terre est plate, à trop la parcourir on tombe
Tard le soir j'essaie d'écrire et j'm'en veux quand j'me rate j'm'insulte
J'veux pas du boulot, de la villa, j'veux pas d'la vie d'adulte
Alors j'me maudis quand mes accords sonnent faux et qu'mes rimes sont pathétiques
J'veux pas finir au bistrot droguée aux barbituriques
J'ai été en barque sur le Styx, j'serai artiste ou rien
Et si j'essaie et que j'échoue il ne me restera rien
J'ai traversé le purgatoire et j'ai vu l'enfer de mes yeux
Et j'écris mes histoires pour ne pas dire adieu, non
Pour ne pas dire adieu
Sept heures, l'soleil mais pas d'sommeil à l'horizon
Paysage morne, rêves morts-nés
J'me rêve forte et j'm'assois sur mes rêves avortés
J'regarde les fenêtres illuminées, j'me prends à imaginer la vie d'ces gens
Est-ce que leur vie est plus belle, ou est-ce qu'ils font semblant ?