Nous sommes lundi midi,
Le premier jour d'automne.
Je suis las, dans mon lit
Rien de plus monotone
J'ai choisi, aujourd'hui
De me sortir un peu
En ai-je vraiment envie?
Il me semble qu'il pleut
Je m' dirige vers c' bistrot
Pour m' réchauffer
Et m' commande un sirop
Pour commencer
Le bar est presque vide
Qu'est ce qu'on est bien
Mon sirop est acide
Mais ça ne fait rien
C'est en levant les yeux
Que je l'ai aperçu
Cet Homme était si vieux
Son canon l'avait bu
Nos regards se croisèrent
Par quelque inadvertance
Ses remparts se brisèrent
Libérant l'insouciance
Ne parlons pas
Restons en là
La beauté de votre quiétude
Apaisera mes inquiétudes
Ne parlons pas
Restons en là
J'ai pu lire, je l'assure
Sous le voile de ses yeux
Des souvenirs si purs
Que je tuerais pour eux
Plongé dans son regard
Je ne pus lui parler
Figé par l'illusoire
Qu'il n'ait pu m'écouter
Ne parlons pas
Restons en là
La beauté de votre quiétude
Apaisera mes inquiétudes
Ne parlons pas
Restons en là...
Nous retracions nos vies
Sans un mot, ni murmure
Sans qu'un souffle de bruit
Ne troubla la voilure
De notre embarcation
Dépassant la beauté
Que l'imagination
N'aurait pu inventer
Ne parlons pas
Restons en là
La beauté de votre quiétude
Apaisera mes inquiétudes
Ne parlons pas
Restons en là
C'est alors que ses yeux
Dans un souffle de vie
Emportèrent avec eux
L' Âme qui m'avait choisi
Je le vis s'effondrer
Sur la table du bar
Dans une main l'espoir
Dans l'autre l'éternité
Ne parlons pas
Restons en là
La beauté de votre quiétude
A eu raison des inquiétudes
Ne parlons pas
Restons en là.