C'est une histoire fin d'automneLe ciel est gris et monotoneIl ressemblait à tous les hommesOn le nommait Jean-ChrysostomeIl n'était qu'un pauvre bergerEt Chrysostome s'est suicidéDans son cur l'amour est tombéA la rivière il s'est jetéD'un bout à l'autre du paysOn est venu pour l'enterrerEt dans le trou qu'on a creuséLes feuilles mortes seront son litOn y mettra tous ses cahiersTous ses mots qu'il avait pleurésPour une bergère belle à croquerPour une bergère au cur légerCette femme il faut l'enfermerD'un homme elle fait un résignéSon sourire est empoisonnéD'un homme elle fait un naufragéOn peut entendre la prièreDes hommes qui maudissent la terreIls veulent un Dieu pour protégerLes amoureux les envoûtésMarcelle n'avait rien demandéDes moutons s'en allaient promenerSa beauté elle l'avait donnéeA l'eau à l'air aux cerisiersDe sa cachette elle est sortieAux hommes elle voudrait s'expliquerElle entend la clameur monterOn veut le cur de cette impieTuons tuons la putainCar Chrysostome elle a trompéUn bûcher il faut installerSes cendres s'envoleront demainMais Marcelle s'est mise à parlerJe sais que vous me détestezCar j'ai choisi la libertéCar j'ai choisi les bois les prèsParce que le ciel m'a faite belleLes hommes voudraient me posséderParce que le ciel m'a faite belleJe sais que vous me désirezVous pouvez bien me le chanterPucelle je voudrais demeurerPourquoi faut-il que la beautéSoit soumise à la volontéJe vous supplie de me laisserJe ne suis en rien obligéeL'amour ne peut que s'éloignerCar vous en faites un prisonnierSur ces mots Marcelle s'est sauvéeOn ne l'a jamais retrouvéeEt Chrysostome fut le dernierA mourir pour sa propre idéeL'amour doit être partagéL'amour n'aime pas la volontéSi une bergère vient à passerSa liberté faut lui laisser