Ma chère femme, ma chère Judith
Je pars pour les États-Unis
L'armée anglaise est à ma poursuite
Je t'aime, à bientôt, ton mari
Ma chère femme, chère Judith
Rien ne se sera passé comme prévu
Nous fûmes arrêtés dans notre fuite
Je serai jugé, l'as-tu su?
Ma chère femme, chère Judith
Comment plier devant l'injustice ?
Des Molson, des Moffat, des McGill
De ces hommes aussi haineux que vils
Ni la faim, ni les chaînes
D'une tyrannie qui brûle nos domaines
Ne viendront à bout de moi
Ne viendront à bout de nous
Ma chère femme, chère Judith
Nous partons condamnés à l'exil
On m'embarque dès demain
On m'envoie dans les îles
Nelson, Boucher-Belleville, Des Rivières
Goddu, Gauvin, Masson, Viger et moi-même
Sacrifions notre liberté
Au nom de tous, de la patrie blessée
Ma chère femme, chère Judith
Je pense à toi, je pense à nos fils
Épuisé, résolu
Et ce petit dernier que je n'ai pas vu
Trois années loin de toi, loin de tout
Et je reste amoureux, je reste debout
La tête haute à force de courage
Je tiendrai, je tiendrai mon amour
Ni la faim, ni les chaînes
D'une tyrannie qui brûle nos domaines
Ne viendront à bout de moi
Ne viendront à bout de nous
Ma chère femme, ma Judith
Je reviens, je reviens
Le cœur rempli de vous
Ton Mari, pour toujours...