Dans les poulaillers d'acajou,
Les belles basses-cours à bijoux,
On entend la conversation
De la volaille qui fait l'opinion.
Ils disent
On peut pas être gentils tout le temps.
On peut pas aimer tous les gens.
Y a une sélection. C'est normal.
On lit pas tous le même journal,
Mais comprenez-moi, c'est une migraine,
Tous ces campeurs sous mes persiennes.
Mais comprenez-moi, c'est dur à voir.
Quels sont ces gens sur mon plongeoir?
Dans les poulaillers d'acajou,
Les belles basses-cours à bijoux,
On entend la conversation
De la volaille qui fait l'opinion.
Ils disent
On peut pas aimer tout Paris.
N'est-ce pas y a des endroits la nuit
Où les peaux qui vous font la peau
Sont plus bronzées que nos petits poulbots?
Mais comprenez-moi, la djellaba,
C'est pas ce qui faut sous nos climats.
Mais comprenez-moi, à Rochechouart,
Y a des taxis qui ont peur du noir.
Dans les poulaillers d'acajou,
Les belles basses-cours à bijoux,
On entend la conversation
De la volaille qui fait l'opinion.
Ils disent
Que font ces jeunes, assis par terre,
Habillés comme des traîne-misère.
On dirait qu'ils n'aiment pas le travail.
Ça nous prépare une belle pagaille.
Mais comprenez-moi, c'est inquiétant.
Nous vivons des temps décadents.
Mais comprenez-moi, le respect se perd
Dans les usines de mon grand-père."
Mais comprenez-moi